ANG - Chelsea fait déjà peur
La démonstration des Blues, il y a une semaine, devant Portsmouth (4-0) a enthousiasmé la presse britannique, qui n'avait jamais été aussi dithyrambique sur le jeu de Chelsea. «C'était déjà presque comme regarder le Brésil», écrivait le Sun, en référence à la promesse de Scolari faite en début de saison de faire jouer Chelsea à la brésilienne. Après la rencontre, Harry Redknapp, le manager de Pompey avait reconnu que son équipe avait été «pauvre défensivement». Il admettait aussi avoir été «surclassé» par Chelsea. «Ils ont été fantastiques. Lampard, Deco, Ballack, Joe Cole... Sans cesse en mouvement : play and move, play and move... Quand vous savez qu'il y a encore Essien et Drogba sur la touche... C'est effrayant», s'exclame Redknapp, persuadé qu'aucune équipe n'ira bouleverser le Big Four (Manchester, Chelsea, Arsenal, Liverpool).
Arsène Wenger, lui, a coupé sa télé après avoir regardé la première période. «Le match était fini. Chelsea a été impressionnant», affirme-t-il. «Je n'ai jamais vu l'équipe de Chelsea jouer comme ça à Stamford Bridge !», s'exclamait cette semaine Ian Wright dans sa chronique au Sun. «J'ai été littéralement stupéfié par Frank Lampard et Deco. Quand Deco a débarqué dans l'ouest Londres, je n'étais pas le seul à penser que l'avenir de Lampard à Chelsea arrivait à sa fin. Mais Scolari a montré qu'ils pouvaient jouer ensemble. Cela devrait être l'une des associations les plus spectaculaires de la saison. Je ne connais pas beaucoup de joueurs qui soient arrivés de l'étranger et se soient adaptés si rapidement. Le talent de Deco était déjà évident, mais physiquement, il a répondu au défi physique», soulignait Wright.
« Je leur donne la liberté de jouer »
Devant autant de compliments, Scolari a tenté de calmer le jeu. «Un parfait départ, oui. Maintenant, on ne jouera pas tous les matches comme ça. Je l'aimerais mais je ne le crois pas», déclarait le technicien brésilien. Mais beaucoup, en Angleterre, ont constaté avec effroi le changement radical dans le jeu de Chelsea. Finis les longs ballons et les matches ennuyeux, place au jeu à terre, à une touche de balle, et au spectacle. Luiz Felipe Scolari n'a pas mis longtemps à imposer son style, et surtout à faire oublier le damné Avram Grant. «Je donne seulement aux joueurs la liberté de jouer et de s'exprimer dans leur style propre, explique-t-il. Mais nous avons gagné parce que nous avons joué en équipe. Nous jouons également plus agressif que la saison dernière et cela a surpris Portsmouth qui ne s'y attendait pas».
Le recrutement semble déjà une réussite. Bosingwa est déjà plus rassurant que Ferreira et Belletti réunis, Deco a été magistral, tandis que les Blues espèrent toujours l'arrivée de Robinho. Avec les retours de Drogba et Kalou, l'allant retrouvé de Malouda et la classe de Ballack, la composition du onze de départ de Chelsea risque d'être un vrai casse-tête pour Scolari cette saison. Un problème de riches, direz-vous.